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法语小说阅读:小东西上篇(6)

掌握这些知识,攻克TestDaF5级

来源:网络 2020-06-09 08:52 编辑: 欧风网校 184

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摘要: 法语小说阅读:小东西上篇(6)

PREMIERE PARTIE 上篇



Chapitre VI LES PETITS 第六章 小班

CEUX-LA n'étaient pas méchants ; c'étaient les autres.

Ceux-là ne me firent jamais de mal, et moi je les aimais bien, parce qu'ils ne sentaient pas encore le collège et qu'on lisait toute leur ame dans leurs yeux.

Je ne les punissais jamais: A quoi bon ? Est-ce qu'on punit les oiseaux?... Quand ils pépiaient trop haut, je n'avais qu'à crier : “ Silence! ” Aussit t ma volière se taisait - au moins pour cinq minutes.

Le plus agé de l'étude avait onze ans. Onze ans, je vous demande ! Et le gros Serrières qui se vantait de les mener à la baguette!...

Moi, je ne les menai pas à la baguette. J'essayai d'être toujours bon, voilà tout.

Quelquefois, quand ils avaient été bien sages, je leur racontais une histoire... Une histoire!... Quel bonheur ! Vite, vite, on pliait les cahiers, on fermait les livres; encriers, règles, porte-plume, on jetait tout pêle-mêle au fond des pupitres ; puis, les bras croisés sur la table, on ouvrait de grands yeux et on écoutait. J'avais composé à leur intention cinq ou six petits contes fantastiques : les Débuts d'une cigal, les Infortunes de Jean Lapin, etc. Alors, comme aujourd'hui, le bonhomme La Fontaine était mon saint de prédilection dans le calendrier littéraire, et mes romans ne faisaient que commenter ses fables ; seulement j'y mêlais de ma propre histoire. Il y avait toujours un pauvre grillon obligé de gagner sa vie comme le petit Chose, des bêtes à bon Dieu qui cartonnaient en sanglotant, comme Eyssette (Jacques).

Cela amusait beaucoup mes petits, et moi aussi cela m'amusait beaucoup. Malheureusement, M. Viot n'entendait pas qu'on s'amusat de la sorte.

Trois ou quatre fois par semaine, le terrible homme aux clefs faisait une tournée d'inspection dans le collège, pour voir si tout s'y passait selon le règlement... Or, un de ces jours-là, il arriva dans notre étude juste au moment le plus pathétique de l'histoire de Jean Lapin. En voyant entrer M. Viot toute l'étude tressauta. Les petits, effarés, se regardèrent. Le narrateur s'arrêta court, Jean Lapin, interdit, resta une patte en l'air, en dressant de frayeur ses grandes oreilles.

Debout devant ma chaire, le souriant M. Viot promenait un long regard d'étonnement sur les pupitres dégarnis. Il ne parlait pas, mais ses clefs s'agitaient d'un air féroce : “ Frinc ! frinc ! frinc ! tas de dr les, on ne travaille donc plus ici!” J'essayai tout tremblant d'apaiser les terribles clefs.

“ Ces messieurs ont beaucoup travaillé, ces jours-ci, balbutiai-je... J'ai voulu les récompenser en leur racontant une petite histoire. ”

M. Viot ne me répondit pas. Il s'inclina en souriant, fit gronder ses clefs une dernière fois et sortit!. Le soir, à la récréation de quatre heures, il vint vers moi, et me remit, toujours souriant, toujours muet, le cahier du règlement ouvert à la page 12 : Devoirs du ma tre envers les élèves.

Je compris qu'il ne fallait plus raconter d'histoires et je n'en racontai plus jamais.

Pendant quelques jours, mes petits furent inconsolables. Jean Lapin leur manquait, et cela me crevait le coeur de ne pouvoir le leur rendre. Je les aimais tant, si vous saviez, ces gamins-là! Jamais nous ne nous quittions... Le collège était divisé en trois quartiers très distincts : les grands, les moyens, les petits ; chaque quartier avait sa cour, son dortoir, son étude. Mes petits étaient donc à moi, bien à moi.

Il me semblait que j'avais trente-cinq enfants.

A part ceux-là, pas un ami. M. Viot avait beau me sourire, me prendre par le bras aux récréations, me donner des conseils au sujet du règlement, je ne l'aimais pas, je ne pouvais pas l'aimer ; ses clefs me faisaient trop peur. Le principal, je ne le voyais jamais. Les professeurs méprisaient le petit Chose et le regardaient du haut de leur toque. Quant à mes collègues, la sympathie que l'homme aux clefs paraissait me témoigner me les avait aliénés; d'ailleurs, depuis ma présentation aux sous-officiers, je n'étais plus retourné au café Barbette, et ces braves gens ne me le pardonnaient pas.

Il n'y avait pas jusqu'au portier Cassagne et au ma tre d'armes Roger qui ne fussent pas contre moi.

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