法语小说阅读:包法利夫人(4)
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2020-11-06 00:20
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法语小说阅读:包法利夫人(4)
IV.
Les conviés arrivèrent de bonne heure dans des voitures, carrioles à un cheval, chars à bancs à deux roues, vieux cabriolets sans capote, tapissières à rideaux de
cuir, et les jeunes gens des villages les plus voisins dans des charrettes où ils se tenaient debout, en rang, les mains appuyées sur les ridelles pour ne pas tomber,
allant au trot et secoués dur. Il en vint de dix lieues loin, de Goderville, de Normanville et de Cany. On avait invité tous les parents des deux familles, on s'était
raccommodé avec les amis brouillés, on avait écrit à des connaissances perdues de vue depuis longtemps.
De temps à autre, on entendait des coups de fouet derrière la haie ; bient t la barrière s'ouvrait : c'était une carriole qui entrait. Galopant jusqu'à la première
marche du perron, elle s'y arrêtait court, et vidait son monde, qui sortait par tous les c tés en se frottant les genoux et en s'étirant les bras. Les dames, en
bonnet, avaient des robes à la fa on de la ville, des cha nes de montre en or, des pèlerines à bouts croisés dans la ceinture, ou de petits fichus de couleur attachés
dans le dos avec une épingle, et qui leur découvraient le cou par derrière. Les gamins, vêtus pareillement à leurs papas, semblaient incommodés par leurs habits neufs
( beaucoup même étrennèrent ce jour-là la première paire de bottes de leur existence ) , et l'on voyait à c té d'eux, ne soufflant mot dans la robe blanche de sa premi
ère communion rallongée pour la circonstance, quelque grande fillette de quatorze ou seize ans, leur cousine ou leur soeur a née sans doute, rougeaude, ahurie, les
cheveux gras de pommade à la rose, et ayant bien peur de salir ses gants. Comme il n'y avait point assez de valets d'écurie pour dételer toutes les voitures, les
messieurs retroussaient leurs manches et s'y mettaient eux-mêmes. Suivant leur position sociale différente, ils avaient des habits, des redingotes, des vestes, des
habits-vestes : -- bons habits, entourés de toute la considération d'une famille, et qui ne sortaient de l'armoire que pour les solennités ; redingotes à grandes
basques flottant au vent, à collet cylindrique, à poches larges comme des sacs ; vestes de gros drap, qui accompagnaient ordinairement quelque casquette cerclée de
cuivre à sa visière ; habits-vestes très courts, ayant dans le dos deux boutons rapprochés comme une paire d'yeux, et dont les pans semblaient avoir été coupés à même
un seul bloc, par la hache du charpentier. Quelques-uns encore ( mais ceux-là, bien s r, devaient d ner au bas bout de la table ) portaient des blouses de cérémonie,
c'est-à-dire dont le col était rabattu sur les épaules, le dos froncé à petits plis et la taille attachée très bas par une ceinture cousue.
Et les chemises sur les poitrines bombaient comme des cuirasses ! Tout le monde était tondu à neuf, les oreilles s'écartaient des têtes, on était rasé de près ;
quelques-uns même qui s'étaient levés dès avant l'aube, n'ayant pas vu clair à se faire la barbe, avaient des balafres en diagonale sous le nez, ou, le long des
machoires, des pelures d'épiderme larges comme des écus de trois francs, et qu'avait enflammées le grand air pendant la route, ce qui marbrait un peu de plaques roses
toutes ces grosses faces blanches épanouies.
La mairie se trouvant à une demi-lieue de la ferme, on s'y rendit à pied, et l'on revint de même, une fois la cérémonie faite à l'église. Le cortège, d'abord uni comme
une seule écharpe de couleur, qui ondulait dans la campagne, le long de l'étroit sentier serpentant entre les blés verts, s'allongea bient t et se coupa en groupes
différents, qui s'attardaient à causer. Le ménétrier allait en tête, avec son violon empanaché de rubans à la coquille ; les mariés venaient ensuite, les parents, les
amis tout au hasard, et les enfants restaient derrière, s'amusant à arracher les clochettes des brins d'avoine, ou à se jouer entre eux, sans qu'on les v t. La robe
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